La prise de décisions de la part des pouvoirs publics en période de pandémie peut s’avérer un exercice extrêmement difficile à mettre en œuvre. Lorsqu’il s’agit d’une nouvelle maladie ayant des répercussions mondiales sans précédent, comme c’est le cas de la Covid-19, les décisions sont en effet nécessairement prises dans un environnement hautement incertain, complexe et en rapide évolution.
Les décideurs politiques ont été ainsi (et sont encore) chargés de prendre des mesures pour protéger leur population de la maladie alors même qu’ils manquent d’informations fiables sur le virus lui-même, ses mécanismes de transmission ou encore l’efficacité des mesures possibles et leurs conséquences sanitaires et socio-économiques.
Pour illustrer la difficulté de la prise de décisions, prenons la question de la fermeture des écoles à laquelle s’oppose actuellement le ministre de l’Éduction nationale Jean‑Michel Blanquer et qui suscite le débat. Le problème du décideur politique consiste à trouver le juste équilibre entre protection de la santé et minimisation des perturbations économiques et sociales en choisissant s’il convient de fermer les écoles et, si oui, pour combien de temps.
Si l’enfance est fréquemment associée à l’apprentissage des règles sociales ou à l’expérimentation de l’altérité, elle est également vue comme le temps de l’insouciance et de l’imaginaire. Sans nier la variété des situations vécues, dont certaines entravent largement cette insouciance, il reste que les représentations sociales font de l’enfance une période de promesses et de possibles, notamment à travers le jeu.
Dès lors, il nous faut interroger les propositions des industries du jouet et ce que nous attendons des jeux. Doivent-ils être un vecteur de conformité et d’uniformisation ? N’ont-ils pas davantage vocation à permettre les découvertes et favoriser ainsi les traversées de frontières ?
Comme trop souvent l’actualité fonctionne sans mémoire du passé et sans histoire. Les toutes récentes révélations de Camille Kouchner, qui accuse dans un livre son beau-père Olivier Duhamel d’avoir abusé de son frère jumeau, suscitent un torrent médiatique et des réactions étonnées, comme si la chose – l’inceste – et son émergence dans l’espace public constituait une nouveauté.
Pourtant, les chiffres sont là : selon une enquête Ipsos publiée en novembre 2020 un Français sur 10 serait victime d’inceste même si, rappelons-le, les chiffres, en particulier en matière de criminalité sexuelle, ne sont pas toujours probants. Ce week end en outre, les témoignages d'incestes se sont multipliés sur les réseaux sociaux sous le nouveau hashtag #Metooinceste.
Dans l’Agenda 2030 des Nations unies, l’accès de toutes et tous à une éducation de qualité constitue le quatrième objectif de développement durable (ODD). Un ODD parmi dix-sept mais qui les gouverne tous, tant le niveau d’éducation d’une population, et en particulier des filles, est surdéterminant pour les trajectoires de développement d’un pays. Un objectif qui sera célébré ce 24 janvier 2021, ainsi que le 25 janvier 2021, à l’occasion de la troisième Journée internationale de l’éducation.
Si les scénarios les plus optimistes tablent sur une transition démographique rapide – avec un pic de la population mondiale atteint avant 2050 –, accueillir près de deux milliards d’êtres humains supplémentaires impose un développement de l’éducation. Or, en la matière, rien n’est acquis et beaucoup reste à faire. Aujourd’hui, plus de 250 millions d’enfants et d’adolescents ne vont pas à l’école et plus de 600 millions ne savent ni lire ni effectuer des calculs élémentaires. Plus de 60 % des filles en Afrique subsaharienne n’achèvent pas leur scolarité secondaire.
L’éducation a été particulièrement touchée par la pandémie de Covid-19 : avec 184 pays ayant fermé leurs écoles, c’est plus de 1,5 milliard d’élèves qui n’ont pas été scolarisés en 2020, soit près de 90 %. La pandémie vient donc aggraver des situations déjà préoccupantes.
Le tabou de l’inceste se nourrit de silences. L’ouvrage de Camille Kouchner ne fait pas seulement état d’un constat, un viol sur mineur et en filigrane une relative banalité de l’inceste. Il témoigne aussi d’un système complexe de silences qui entoure très souvent les abus commis par un individu dans son cercle privé. Le professeur Olivier Duhamel, accusé par Camille Kouchner, siégeait dans de nombreuses institutions, dont certains membres, auraient été au fait des agissements qui lui sont imputés.
Beaucoup, comme dans d’autres affaires de ce type, se sont tus, alors que ce week end, les témoignages d'incestes se sont multipliés sur les réseaux sociaux sous le nouveau hashtag #Metooinceste comme une nouvelle libération de la parole.
Comment comprendre les rouages du silence, une fois qu’une situation problématique est connue par plusieurs individus ?
Pourquoi ces derniers se taisent-ils ?
Fin décembre, le journal L’Express livrait en exclusivité un entretien-fleuve avec le Président Macron. Ce dernier revenait notamment sur son attachement à l’identité française :
« Il me semble qu’être Français, c’est d’abord habiter une langue et une histoire, c’est-à-dire s’inscrire dans un destin collectif.
C’est aussi une citoyenneté définie par des valeurs “liberté, égalité, fraternité, laïcité” qui reconnaissent l’individu rationnel libre comme étant au-dessus de tout. »
S’il rejette toute approche « par le sang » le discours du président français s’inscrit dans la continuité d’autres prises de paroles depuis le début de la crise sanitaire. Or s’il insiste sur l’importance de la nation, de la cohésion nationale, le président français néglige l’impact d’une solidarité étatique, à l’instar de ses prises de paroles en mars 2020 qui avaient suscité l’interrogation.
En effet, ses positions semblaient effectuer un virage radical vis-à-vis de ses promesses électorales sur la « modernisation de l’État-providence ».
De fait, Emmanuel Macron a fait depuis son élection, la promotion d’une solidarité libéralisée, générée par les choix individuels et non par l’État, comme l’explique Yoann Bazin.