Il y a deux ans, j’avais été contactée, à ma grande surprise, par des chercheurs britanniques pour participer à une étude autour de l’épreuve du « Grand Oral » du nouveau baccalauréat. Ces chercheurs en rhétorique d’outre-Manche s’intéressaient à la place grandissante de l’oral en France, actée désormais dans nos programmes scolaires.
Il n’y a pas si longtemps, une telle démarche aurait été impensable. En effet, la France s’est toujours caractérisée par une culture scolaire de l’écrit, vu comme un moyen privilégié pour développer sa pensée et défendre ses idées – là où, justement, les pays de langue anglaise tendaient à miser sur l’oral.
C’était bien plutôt aux États-Unis et non en France où, dès le plus jeune âge, on initiait les élèves à la communication orale – depuis les séances quotidiennes en primaire de « show and tell » (littéralement « montrer et dire », exercice où l’élève montre et parle d’un objet de son choix devant la classe), jusqu’aux clubs, à l’école secondaire et au-delà, de joute oratoire.