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La prostitution en milieu rural : précarité, violences, invisibilité

Les travaux se centrant sur la prostitution et la pédoprostitution en milieu rural sont rares et difficiles à mener. La dispersion géographique, mêlée avec une interconnaissance forte et le phénomène « de ragots » isole particulièrement les personnes en situation de prostitution et notamment les mineurs. La peur de la stigmatisation pousse au silence.

Cet article propose de revenir sur le phénomène à partir de deux enquêtes menées dans la région Nouvelle-Aquitaine : la première porte sur la précarité chez les jeunes en milieu rural de septembre 2017 à septembre 2021 et la seconde sur les féminicides en milieu rural menée de janvier à septembre 2022.

Nous avons rencontré une centaine de jeunes, dont 6 en situation de prostitution. Ces jeunes ruraux sans diplôme en situation de grande précarité ont exposé des récits de michetonnage (échange d’un acte sexuel contre un bien) ou de (pédo) prostitution. Par ailleurs, nos travaux nous ont conduits à des entretiens avec plus de 100 personnes victimes ou témoins de violences sexistes et sexuelles, et plus de 2000 réponses par questionnaire, dont un certain nombre de femmes victimes de violences conjugales et contraintes à la prostitution.

Handicap, emploi et inclusivité : vers un « DuoDay » réciproque ?

Malgré des progrès notables, de nombreuses incitations, recommandations et obligations ces dernières décennies, le taux de chômage touche actuellement quasiment deux fois plus les personnes en situation de handicap (PSH). Sachant que les représentations et autres préjugés ou discriminations persistent encore de nos jours.

Dans ce contexte contrasté, un évènement tire son épingle du jeu. Il s’agit de « DuoDay ». C’est un évènement national, construit sur une journée, qui permet aux PSH de découvrir des métiers en entreprise en formant un duo avec un professionnel « valide » volontaire. Apparue en Irlande en 2008, cette initiative s’est étendue en Europe, notamment en France avec une septième édition qui se réalise depuis 2018, en novembre, dans le cadre de la « Semaine européenne pour l’emploi » des PSH. En 2023, 27 613 duos ont été ainsi créés et 13 550 employeurs ont participé à cette journée en plein essor.

Droits de l’enfant : histoire d’une lente reconnaissance

On commémore en cette année 2024 le centenaire de la première énonciation des droits de l’enfant, à travers la Déclaration de Genève, et le 35e anniversaire de la Convention des droits de l’enfant (1989).

De la réglementation du travail aux progrès de la scolarisation, du développement de la pédiatrie à l’« invention » de la petite enfance, en passant par l’intervention de l’État au sein de la cellule familiale en cas de besoin, il y eut certes de nombreuses avancées au XIXe siècle pour l’amélioration du sort des enfants en Europe. Mais c’est au XXe siècle, au lendemain de la Grande Guerre, que le mouvement transnational pour l’adoption d’une déclaration des droits de l’enfant atteint un résultat tangible.

Antibiotiques et antibiorésistance : une situation qui varie selon l’endroit où l’on est

Chaque année, du 18 au 24 novembre l’Organisation mondiale de la Santé organise la Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens, afin de mieux faire connaître et comprendre la résistance aux antibiotiques. Un enjeu d’importance, car l’antibiorésistance est l’une des 10 principales menaces pour la santé publique. Un risque qui varie fortement non seulement d’un pays à l’autre, mais aussi d’une région à l’autre au sein d’un même pays

L’antibiorésistance, ou résistance des bactéries aux antibiotiques, nous concerne tous, partout sur la planète. Chacun d’entre nous peut en effet être atteint d’une infection à bactéries résistantes aux antibiotiques qui pourrait gravement menacer notre santé, même si l’on prend soi-même peu ou pas d’antibiotiques.

Cette situation est encore aggravée par la mondialisation des échanges commerciaux et du tourisme de masse, qui accroît les risques de circulation des bactéries résistantes.

Toutefois, selon l’endroit où nous vivons, nous ne sommes pas tous touchés au même titre par cette menace. En effet, les pratiques de soin et l’organisation des systèmes de santé étant différentes d’un état à l’autre, l’utilisation des antibiotiques varie grandement, tout comme les niveaux d’antibiorésistance.

Par ailleurs, l’utilisation des antibiotiques et les niveaux d’antibiorésistance varient également beaucoup au sein d’un même pays, comme le montre notamment l’exemple français.

Collège : quelles sont les vraies missions des conseillers principaux d’éducation ?

Dans les collèges et les lycées, les conseillers principaux d’éducation (CPE) ne sont-ils que des représentants de l’ordre et de la discipline ? C’est souvent ainsi qu’on les imagine, en les confondant avec les surveillants généraux auxquels ils ont succédé. Mais la réalité de leur métier est bien plus complexe. S’y intéresser permet de réfléchir aussi aux enjeux politiques qui se jouent dans le cadre scolaire.

Au mois de janvier 2024, dans son Avis sur l’organisation des enseignements au collège, le Conseil Supérieur des Programmes affirmait la nécessité d’« établir l’ordre scolaire dans tous les collèges où il est mis en cause régulièrement ». Pour ce faire, il proposait « de recentrer les missions des conseillers principaux d’éducation (CPE) sur le respect du règlement intérieur par les élèves et leurs parents, et le soutien vigilant à l’autorité des enseignants en cas de difficulté avec un élève ».

L’éducation à la sexualité face aux inquiétudes des parents d’élèves

Alors que sont régulièrement pointées les faiblesses de l’éducation à la sexualité dans le cadre scolaire, un nouveau programme a été proposé en mars 2024 par le Conseil supérieur des programmes. Sa publication va-t-elle enfin changer la donne ? Tout au long du XXe siècle, la crainte des réactions des parents a été un frein puissant à une réelle mise en œuvre des dispositifs et de prévention sur le terrain.

Le 22 octobre dernier, la ministre de l’Éducation nationale Anne Genetet a annoncé vouloir que le programme d’éducation à la sexualité mis au point en mars 2024 par le Conseil supérieur des programmes (CSP) soit publié « le plus tôt possible ». Ainsi devrait pouvoir être effectivement appliquée la disposition de la loi du 4 juillet 2001 stipulant qu’« une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles et par groupes d’âge homogène ».

Cette relance, toutefois, n’est pas la première. En 2016, un rapport du Haut Conseil à l’égalité avait dénoncé les manquements à la circulaire du 17 février 2003 qui indiquait les modalités d’application de la loi du 4 juillet 2001. Le 12 septembre 2018, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer publie une nouvelle circulaire relative à l’éducation à la sexualité. Mais plusieurs enquêtes suggèrent que la loi est toujours mal appliquée. Le 30 septembre 2022, le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye publie une nouvelle circulaire. La publication par Anne Genetet d’un programme national sera-t-elle l’utile texte de relance ?

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