LeSocial Emploi Prepa Doc Formateque

ACTUALITES

Parler plusieurs langues en famille : pourquoi les règles sont inutiles

Beaucoup d’entre nous vivent dans des sociétés qui ne sont plus tant caractérisées par leur diversité que par leur « super-diversité », pour reprendre les mots de l’anthropologue Steven Vertovec. De plus en plus de personnes circulent à travers le monde, faisant voyager leurs langues et leurs cultures. En Grande-Bretagne, par exemple, 20 % des élèves sont multilingues et parlent au moins une langue en plus de l’anglais.

Les parents ont déjà beaucoup à faire pour nourrir leurs enfants, assurer leur sécurité et les éduquer. Mais pour les familles dans laquelle sont parlées plusieurs langues, il s’agit aussi de se positionner terrain pour décider de la manière dont elles seront pratiquées.

Si les linguistes se sont depuis longtemps intéressés aux questions de parentalité et de bilinguisme, une réévaluation de la complexité de nos sociétés de la super-diversité amène une nouvelle approche. Ce que les experts appellent le plurilinguisme considère l’usage des langues sous un angle bien plus fluide et dynamique.

Avec les théories précédentes, on a souvent préconisé des règles strictes dans l’apprentissage des langues. Selon la règle « Une langue, un parent », pour éviter les confusions, chaque parent s’adresse à l’enfant dans sa langue maternelle. D’autres parents décident, quant à eux, de ne parler que leur langue d’origine à la maison, tandis que la langue du pays sera apprise à l’école.

L’adoption d’une approche plurilingue apporte, en revanche, un certain soulagement. Elle suggère qu’il n’y a pas de règle immuable, qu’on peut décider de ce qui est opportun au jour le jour et s’adapter aux situations. En bref, il n’y a plus de contre-indication au mélange des langues, à leur utilisation dans d’autres cadres que ceux fixés initialement.

« Cobayes humains » : pourquoi il faut mieux protéger les volontaires sains dans la recherche

Pendant la pandémie de Covid-19, de nombreux hommes et femmes de divers pays, parmi lesquels l’Inde,le Brésil ou le Royaume-Uni, se sont portés volontaires pour participer à des essais d’infection contrôlée. Lors de ces expérimentations, ces personnes en bonne santé ont accepté d’être intentionnellement exposées au SARS-CoV-2, le virus à l’origine du Covid-19, afin de comprendre comment se développe la maladie et comment elle se transmet.

Cette situation exceptionnelle a soulevé de nombreuses questions éthiques, non anticipées par les différents textes internationaux qui encadrent la recherche biomédicale. Dans l’urgence, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a mobilisé des experts qui ont émis plusieurs recommandations pour l’acceptabilité éthique des essais d’infection contrôlée portant sur le virus du Covid-19 chez des volontaires sains.

En France, le comité d’éthique de l’Inserm (Institut national français de la santé et de la recherche médicale) s’est aussi emparé de la question. Après une première étape ayant notamment consisté à analyser les raisons pour lesquelles les volontaires sains participent à des recherches parfois à risques, une initiative baptisée VolREthics (« Volunteers in Research and Ethics », ou Volontaires en recherche et éthique) a été mise en place.

Les travaux des experts impliqués dans ce consortium international ont abouti à la rédaction d’une charte visant à promouvoir les bonnes pratiques protégeant les volontaires sains dans la recherche biomédicale, à l’échelle mondiale.

Ce document est important, car, au-delà du cas très particulier de la pandémie, chaque année, des dizaines de milliers de volontaires sains sont exposés à d’autres types de risques liés à leur participation à diverses études. Voici ce qu’il faut en savoir.

Les jeunes Français ont-ils trop de vacances scolaires ?

Selon les comparaisons internationales menées par l’OCDE, la France fait partie du quart des pays dont la durée de l’année scolaire est la plus courte, n’excédant pas 36 semaines, alors que la médiane se situe à 38 semaines – et qu’un tiers des pays se situe au-delà de 40 semaines). Seuls deux pays ont une année scolaire moins longue que celle de la France, soit 35 semaines.

Cela signifie-t-il que la France accorde bien plus de vacances l’été à ses élèves que les autres pays ? En réalité, avec ses presque 9 semaines de congés estivaux, la France ne se situe que dans la moyenne. Pour l’enseignement primaire, la longueur des « grandes vacances » varie du simple au double selon les pays : elle est de 13 ou 12 semaines pour 10 pays contre 6 semaines dans 5 pays.

La différence se joue donc sur les congés en cours d’année, les autres pays ayant rarement des « petites vacances » qui dépassent la semaine. Une distribution qui s’est organisée au fil du XXe siècle. Si la durée totale des vacances n’a pas bougé depuis la fin de la Troisième République, le calendrier a lui beaucoup changé.

Déménager pour étudier : des conséquences pour les jeunes comme pour les régions

Ce 12 juillet 2024, la phase principale d’admission de Parcoursup s’est terminée pour les 650 000 bacheliers français, que ce soit avec joie, surprise… ou déception. Pour beaucoup, l’heure est désormais à l’organisation et aux recherches de logement.

Le départ pour les études est un chamboulement personnel : premier appartement, premières courses tout seul, nouveaux amis.

C’est un chamboulement structurel, aussi, pour le territoire d’où l’on vient et le territoire où l’on va.

Dans les grandes villes étudiantes comme Toulouse, Rennes ou Strasbourg, des milliers de jeunes affluent à la sortie du lycée. La structure d’âge fait un virage : dans ces villes, on trouvera bien plus de jeunes de 18 ans que de jeunes de 17 ans. Au bout de trois ans, soit la durée d’une licence, le mécanisme s’enclenche de nouveau : on va faire son master ailleurs, ou encore on choisit d’arrêter ses études et on se déplace au rythme d’une autre musique, celle des opportunités d’emploi.

Le crush à l’adolescence : une pratique culturelle ?

Mais Myra, vraie jeune fille de 15 ans, insiste auprès de moi sur l’importance qu’il y avait à avoir un crush quand elle était collégienne, véritable accessoire de l’adolescente « dans le coup » : « C’était comme avoir les cheveux lisses, aller chez Jennyfer, acheter les vêtements à la mode, commencer à se maquiller. » Et quand enfin elle s’est persuadée qu’elle était en crush, elle se souvient s’être précipitée vers ses copines, et s’être exclamée « j’ai enfin un crush ! » Le crush, et c’est peut-être une différence avec le béguin, n’est pas qu’un sentiment : il est aussi une pratique culturelle.

Suspicion d’inceste : comment un signalement est-il traité ?

Depuis la sortie de « La Familia grande » de Camille Kouchner en 2021, le déni, la lâcheté, voire l’indifférence face au crime d’inceste sont souvent dénoncés. Ils concourraient au faible nombre des condamnations annuelles (1 000 pour 160 000 victimes).

Mais peut-on continuer à parler de « déni » ou d’« indifférence » sans étudier précisément les réactions des uns et des autres quand un inceste est suspecté et/ou dénoncé ?

Seules des enquêtes empiriques qui distinguent les places occupées par chacun lorsqu’un inceste a été commis et révélé permettent de sortir du caractère impressionniste de ces constatations. En effet, les réactions à l’inceste dépendent de ces places de victime, d’agresseur, de parent, d’ami, de collègue, de voisin, d’enseignant, de travailleur social, d’enquêteur, etc. : suspecter, dénoncer, se taire, commérer, nier, enquêter, s’exprimer, révéler, s’inquiéter, rester indifférent…

Des enquêtes de terrain montrent qu’à la protection de l’enfance par exemple, les professionnels ne sont pas dans le déni, mais qu’ils sont le plus souvent embarrassés et pris dans des contraintes procédurales. Les suspicions d’inceste y sont parlées et réfléchies, mais l’organisation institutionnelle empêche les professionnels de toutes les signaler et de les conduire jusqu’à l’enquête de police qui, seule, peut établir des faits criminels.

Quelles places occupent les acteurs d’un signalement ? A quelle condition la suspicion d’inceste d’un professionnel parvient-elle au substitut du procureur et à un service de police ou de gendarmerie ? Et quelle solution existe-il pour protéger un enfant lorsque, fautes d’éléments suffisants, la suspicion ne peut pas être transmise au substitut du procureur pour une enquête ?

Le Social est édité par la société Social Connexion. Son équipe propose des services en ligne depuis plus de 25 ans dans le domaine du secteur social et du médico-social.

Suivez Le Social